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  • idinant

Michel Foucault

Dernière mise à jour : 23 juil. 2023


Gouvernementalité et biopolitique


Foucault avance le terme de « gouvernementalité » sur les populations, se référant par là à trois éléments :

1. les institutions, procédures, statistiques, calculs et tactiques comme dispositifs d’états qui permettent d’exercer le pouvoir sur la population ;

2. la famille, école, armée, … comme une série d’apparatus spécifiques de gouvernance , développés et utilisés comme ligne de force de la souveraineté et la discipline, et ;

3. l’État administratif comme résultat du procédé d’évolution de l’ État de justice.


Et, qu’est-ce qu’implique cette conception de gouvernementalité pour nous ?


Ces différents éléments établissent une manière de « conduire les personnes » à se comporter d’une certaine manière et pas d’une autre.

Ceci fait de l’État un État de domination au travers de la normalisation des technologies de pouvoir.

Il s’établit donc un contrôle au travers de la norme établie, traduite en désir.


La gouvernementalité part donc du pouvoir disciplinaire, du pouvoir normatif.

La politique de gouvernance se fait au travers des corps, de la gouvernance des corps : Ça, c’est la biopolitique.


Cette gouvernance des corps amène, à son tour, des processus de subjectivisation : on fait nôtre, on rend intime des éléments qui ne le sont peut-être pas initialement.


C’est là que la norme se transforme en désir.

C’est là que l’Être devient être quelqu’un, être au travers de quelque chose.

C’est là qu’apparaissent :

« Il faut faire »

« C’est comme ça »

« C’est juste »


C’est là aussi qu’apparait la contradiction entre le désir construit et ce que nous dicte notre corps, nos sensations corporelles.

C’est là, enfin, que ce qui est réellement nôtre peut disparaitre au détriment de la construction de vérités politiques ayant pour seul but le contrôle disciplinaire de la population.


Le fait que cette subjectivisation se transforme en désir rend invisible l’acte de gouvernance sous-jacent, rendant, à son tour, d’autant plus compliqué quelque résistance possible à la subjectivisation de la norme.


Ce qui est nôtre est très personnel.

Je pense aussi que ce qui est nôtre évolue et peut changer. Parfois, il peut aussi être aligné avec la norme.

Pour pouvoir Être, c’est important de s’arrêter et d’avoir un œil critique sur nous et sur la société qui nous entoure.

Il est important de décoloniser le discours :

Pour qui fait-on ce que l’on fait ?

Est-ce que cela pourrait en être autrement ?

Où est-ce que je me trouve dans cet état des choses ?

Où se trouve mon Moi ?


En définitif, quelles sont mes vérités ?


Une proposition de Foucault pour se libérer de ces injonctions (qui ne nous apparaissent pas toujours comme telles) est de revenir au « Souci de soi ».

Je dirais même au « Souci dU soi ».

C’est une manière de se (re)mettre au cœur de ses décisions.

C’est une manière de se (re)mettre au cœur de sa vie.

C’est sans doute, également, une manière de se libérer.

Je pense aussi que réaliser ce travail de questionnement et d’introspection est un acte politique, individuel et collectif.

Comme prononcé dans un cours du RIEC sur Foucault, il est nécessaire de « comprendre le présent [et sa normalisation] comme acte de résistance pour politiser notre propre existence ; penser autrement pour apprendre à Être autrement ».


Durant les ateliers du cycle « Foucault ou repenser nos vérité », nous réfléchirons autour de quatre thèmes centraux : (s)’habiter, notre relation aux objets, la famille et la sexualité.

Les réflexions qui en émergeront rendront visible les dispositifs d’état et les apparatus de gouvernance qui opèrent sur nous et autour de nous.

Nous développerons ainsi, nos lunettes « foucaldiennes » adaptées à notre réalité, nous permettant de les sortir chaque fois que le contexte ou la situation le requiert.

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