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Moi, Toi... Nous... Elleux

Dernière mise à jour : 23 juil. 2023



Ce thème sera travaillé en atelier afin de comprendre qui est « moi », quand il se retrouve avec « toi(s?) » pour devenir nous et comment nous se relationne à elleux.


Au moment de définir les thèmes quotidiens à partir desquels je voulais travailler Foucault durant les ateliers, je pense que le thème de « la famille » est venu en premier.

Je ne voulais pas le nommer comme ça.

Je voulais montrer, dès son énoncé, toute sa complexité.


Et, en effet, quand j’ai commencé à réfléchir à la manière d’aborder cette question, le chemin à suivre m’a paru complexe.

Tellement complexe.

C’est un thème rentre beaucoup plus dans l’intime et dans la sphère du désir ; ceci le rendant plus personnel.

Dans la sphère des désirs que le discours a encrés dans la nature biologique (binaire…) de l’être, dans ce qui fait partie de l’essence.

Si ça fait partie de l’essence, ça devient normal.

Ça rentre dans l’ordre du naturel.

Ce n’est pas « normal » de ne pas les désirer.

Ce n’est pas « naturel » de ne pas les désirer.

Tout est justifiable.

Tout est injustifiable.


Commençons par « moi » :

Il y a le « moi »,

Le « moi » par moi et le « moi » pour moi.

Ensuite, il y a le « moi » en relation au « toi ».

On pourrait peut-être dire que le « moi » devient alors « moi-sociétaire ».

C’est-à-dire, au « moi » construit par rapport à l’autre et aux injonctions.

Qui est-on par rapport à l’autre ?

Ici, se repenser par rapport à l’autre est, comme on l’a vu, lié à une question plus intime ; éloignée de la sphère de consommation.


Qui est-on par rapport à l’autre ?

Ou serait-ce plutôt, qui est l’autre par rapport à nous ?

Quelle relation cherche-t-on avec l’autre ?

Quel(s) désir(s) avons-nous envers l’autre ? et notre relation à l’autre ?

Et comment nous construisons-nous pour arriver à accomplir ce(s) désir(s) ?

Et comment s’est construit ce désir ?


On en vient alors à devoir penser au « toi »

Un « toi » qui peut être une personne.

Un « toi » qui peut être plusieurs personnes.


Un « toi » qui peut être, ou non, ce que la société attend qu’iel soit pour qu’on puisse former un « nous ».

Un « nous » désirable.


Ce « nous » qui (trop ?) souvent unit les corps.

Ce « nous » qui (trop ?) souvent laisse de côté, « sacrifie », une partie du « moi » et du « toi ».

Ce « nous » qui (trop ?) souvent semble être une suite obligatoire au « moi » et au « toi ».

Ce « nous » qui remplit d’injonctions une manière de conduire sa vie.


Ce « nous » qui (trop ?) souvent nous isole, nous met en opposition à « elleux » ;

« Elleux » aussi des « nous » isolé.e.s….


Ce thème abordera l’injonction du « nous ».

Je n’ai évidemment rien contre le « nous » mais je questionne profondément l’injonction du « nous » et les formes qu’il doit prendre afin d’être reconnu, accepté et respecté.


Je pense qu’il s’agit d’un élément important auquel réfléchir pour soi et en collectivité afin de prendre conscience de notre place dans cette équation.

D’une part :

Place que l’on occupe.

Place que l’on a désiré occuper.

Place que l’on a occupée sans trop se poser la question ; c’était normal, non ?


D’autre part :

Équation que l’on normalise et qui tend à être perpétuée par nos dires, nos questions, notre perplexité face à certaines situations où certains « Moi, Toi, Nous ou Elleux » n’occupe pas la place qu’iels seraient censé.e.s occuper.


Gabrielle Richard, dans la conclusion de son livre très éclairant « Faire famille autrement » (2022 : 148) nous dit ceci : « En aménagement urbain, il y a une notion que je chéris tout particulièrement : celle de la ligne de désir. Une ligne de désir, c’est un chemin qui se développe en marge de ce qui a été prévu par les aménageur.es. Un chemin qui s’élabore peu à peu, suite aux piétinements répétés de celleux qui ont, tour à tour considéré que le droit chemin n’était pas la voie à suivre. Parce que c’est plus agréable de passer près de la fontaine, d’aller humer les fleurs au passage. On crée, ce faisant, des possibilités, là où il n’y en avait pas. Le concept de « queer world-making » (la fabrication queer du monde) illustre bien cette idée ».


J’ajouterais cependant que le chemin prévu par les aménageur.es peut être, néanmoins, celui qui nous convient car on n’aime pas le bruit des fontaines. Mais si on ne l’a jamais expérimenté ou même considéré, on ne le sait pas. En sortant un peu du chemin, que ce soit littéralement ou au travers de la réflexion, et en ne s’y retrouvant pas, on confirme l’endroit où on veut être. Et c’est ça le plus important.


Lors des ateliers reprenant ce thème, nous réfléchirons à ce « nous », communément appelé la famille et à toutes les possibilités que repenser la famille peut nous apporter.


Pour ce faire, deux grandes lignes de réflexions seront abordées.

La première traitera du couple.

De l’insistance à nous « caser » depuis la jeune enfance.

« Caser »…

De la considération d’être incomplète quand on est seule.

« On est seul.e»

Pourquoi penser qu’on est seul.e quand on n’est pas en couple ?

Pourquoi est-ce que la société trouve insupportable de voir une personne seule ? ; et encore plus si cette personne est reconnue socialement comme étant une femme.


La deuxième, abordera la question de la famille, de « faire famille ».

Qu’est-ce qu’une « famille » ?

À partir de quand parle-t-on de « famille » ?

Quels sont les critères, les cases à cochés pour qu’elle soit reconnue comme telle ?

Même si le poids de la normalité est déjà bien présent dans les thèmes précédents, je pense qu’ici, celle-ci prend encore une autre dimension.

Le poids des cases y est plus lourd.


C’est à ça que nous réfléchirons : au poids des cases dans nos prises de décision.

À la normalité acceptée.

Nous essaierons de réfléchir à comment bannir le mot « normal » de notre vocabulaire pour y faire entrer le spectre merveilleux de la diversité.

En fait, c’est ça A Sea Of Thousand Thoughts.


Ressources:

Butler, J. (2022(1997)). La vie psychique du pouvoir. L’assujetissement en théories. Éditions Amsterdam.

Chollet, M. (2016). Chez soi. la Découverte.

Kock, M. (2022). Vieille fille. Une proposition. la Découverte.

La déferlante (2022 (7)). Réinventer la famille.

Madesta, T. (2022). Désirer à tout prix. Binge audio éditions.

Richard, G. (2022). Faire famille autrement. Binge audio éditions.

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